La guerre pousse la Russie à remonter de 60 ans en son programme spatial

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La guerre pousse la Russie à remonter de 60 ans en son programme spatial

La situation géopolitique actuelle a pris un tournant inattendu pour la Russie, qui se retrouve contrainte de remonter de 60 ans dans son programme spatial. Les conséquences de la guerre en Ukraine ont mis en évidence les faiblesses de la nation russe dans le domaine de la technologie spatiale. Pour pallier cette carence, le gouvernement russe a décidé de relancer des projets datant de l'époque soviétique, qui avaient été mis en sommeil depuis la chute de l'URSS. Cette décision stratégique vise à renforcer la présence spatiale de la Russie et à rattraper le retard accumulé par rapport aux autres puissances spatiales.

La guerre russe, un frein pour le programme spatial de Russie

La guerre ne connaît que la mort, la tristesse, le désespoir et la pauvreté. Tous les belligérants en sont victimes. La Russie paie un lourd tribut économique pour son invasion de l'Ukraine, et logiquement, les industries les plus coûteuses, comme l'espace, sont les plus affectées.

Hier, un lanceur russe de l'agence spatiale russe Roscosmos a décollé depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, avec des fournitures pour la Station spatiale internationale. C'est le neuvième lancement russe de l'année, ce qui signifie que 2024 est l'année avec le moins de lancements depuis 1961, lorsque Youri Gagarine est devenu le premier être humain à voyager dans l'espace.

Le programme spatial russe en crise

Le programme spatial russe en crise

Pendant des décennies, les États-Unis, l'Europe et la Russie ont bénéficié d'une fructueuse alliance spatiale. Mais l'invasion de l'Ukraine, que les Russes appellent eufémistiquement « opération militaire spéciale », a brisé cette alliance.

Les États-Unis et l'Europe achetaient des moteurs spatiaux à la Russie et louaient les lanceurs russes pour placer des satellites et des sondes dans l'espace, ou pour voyager à la Station spatiale internationale. L'Occident finançait une grande partie du programme spatial russe, ce qui n'est plus le cas.

« Les annulations de contrats en raison de contacts peu amicaux ont coûté à Roscosmos 180 milliards de roubles (1,82 milliard d'euros). Cela nous oblige à construire une nouvelle économie dans des conditions sévères », a reconnu Andrei Yelchaninov, sous-directeur de Roscosmos, à la presse locale russe, via Ars Technica.

Malgré la rupture avec la Russie, l'Agence spatiale européenne mettra un rover sur Mars avec la NASA.

La Russie s'est engagée à soutenir la Station spatiale internationale jusqu'en 2028. Elle a des plans pour construire sa propre station spatiale, mais ces plans sont incertains, faute de fonds.

À la rupture des contrats avec l'Occident, il faut ajouter que la Russie traverse une grave crise financière due à la guerre en Ukraine. Il n'y a pas d'argent, et l'industrie spatiale est l'une des plus coûteuses qui existent.

La seule solution qui reste à la Russie est de chercher de nouveaux alliés : « Nous voyons la Chine comme un ami, et non comme un rival », selon Yelchaninov. Le problème est que la Chine a ses propres lanceurs et n'a pas besoin de contrats.

« Après le début de l'opération militaire spéciale (l'invasion de l'Ukraine), nous avons été contraints d'abandonner nos partenaires traditionnels d'Europe et des États-Unis, avec lesquels nous avons passé de nombreuses années à interagir, en faveur de nouvelles directions internationales, comme les pays d'Afrique, du Moyen-Orient et du Sud-Est asiatique », explique le sous-directeur de l'agence spatiale russe.

Malheureusement pour Roscosmos, les pays africains et asiatiques n'ont pas l'argent ni le besoin de réaliser des missions spatiales, comme les États-Unis et l'Europe. Et les pays les plus riches du Moyen-Orient sont des alliés de l'Occident, leurs plus grands clients dans la vente de pétrole.

Les temps sont durs pour l'industrie spatiale russe, comme pour le reste des industries du pays. Sa meilleure option est d'attendre que la guerre se termine, et que les anciennes alliances se reforment.

Brigitte Chevalier

Je m'appelle Brigitte et je suis rédactrice pour la page web Info General, un journal généraliste spécialisé dans l'actualité technologique. Je m'efforce de traiter l'actualité avec rigueur et objectivité, en fournissant à nos lecteurs des informations précises et pertinentes. Mon objectif est d'informer de manière claire et impartiale sur les dernières avancées technologiques, en mettant en lumière les enjeux et les implications de ces évolutions pour notre société. Je suis passionnée par mon travail et je m'engage à offrir à nos lecteurs une information de qualité.

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